30 Mars 2012 à 16h38
Récemment, un sondage Léger Marketing démontrait qu’à l’échelle de la province, 95 % des chats adultes qui ont un propriétaire sont stérilisés. Bien que la statistique soit fort encourageante, la surpopulation féline demeure un fléau au Québec et en Beauce d’après Céline Doyon, porte-parole de la Société protectrice des animaux (SPA) Beauce-Etchemin.

Ce sondage publié en février dernier était notamment sous l’initiative conjointe de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux et de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Plus de 1000 personnes avaient été sondées et la marge d’erreur représentait environ 3 %. Cette enquête de Léger Marketing ne tient pas compte des chats et des chatons de moins de 12 mois qui finissent trop souvent abandonnés.

« Au Québec, 29 % des foyers possèdent en moyenne 1,5 chat, ce qui représente tout près de 1,6 million de chats. Si seulement 5 % de ceux-ci ne sont pas stérilisés, cela donne à peu près 80 000 chats en mesure de se reproduire. Si on y ajoute les milliers de chats errants non comptabilisés, ainsi que ceux des éleveurs et des refuges d’animaux, cela peut dépasser le cap des 100 000 chats. En Beauce, il y en aussi des milliers de chats errants », cite Mme Doyon.

Ce grand nombre de chats errants provoque un achalandage monstre au sein des refuges d’animaux. Les chats représentent environ 70 % des animaux reçus par les SPA et SPCA au Québec. En raison de la surpopulation féline, l`adoption devient de plus en plus difficile. En conséquence, les chats représentent 70 % des animaux euthanasiés dans les SPA et SPCA du Québec.

Plus des deux tiers des animaux qui trouvent refuge à la SPA Beauce-Etchemin sont des chats. Bien que l’organisme en Beauce-Etchemin sauve plus de 500 animaux par année, plusieurs autres doivent être euthanasiés. « En 2011, 17 % des animaux ont été euthanasiés dont pratiquement tous des chats. Nous faisons tout ce qu’on peut pour sensibiliser la population sur la stérilisation et les faire adopter », rapporte la porte-parole. D’ailleurs, la SPA demande un dépôt aux familles voulant héberger un animal. Le dépôt est remis sur preuve de stérilisation.

De mai à septembre, l’organisme se voit contraint de refuser de nombreux chatons en raison du manque de place et de moyens financiers. « Nous n’acceptons pas les chats des municipalités que nous desservons sinon nous aussi on aurait un taux similaire aux autres refuges », mentionne Céline Doyon.

Deux grands fléaux à la SPA
Le premier fléau dont fait face la SPA ce sont les propriétaires de chats qui viennent porter dans une boîte ou même un sac, des chatons durant la nuit. Cela laisse la SPA avec un problème sur les bras devant puiser des sous pour les nourrir, les loger et les traiter en plus de leur trouver un nouveau foyer. « Des affaires comme cela nous cassent le cou. Si cela se produisait tous les jours, ce n’est pas compliqué on fermerait nos portes. L’argent ne tombe pas du ciel », mentionne Mme Doyon.

« Si on veut être capable de sauver des animaux, il faut exister. Pour exister, il faut arriver », rajoute-t-elle.

L’autre fléau qui inquiète Mme Doyon est les gens nourrissant les chats errants laissant se reproduire dans la nature. Elle stipule que ces personnes pourtant bien intentionnées au départ devraient venir porter ses chats dès qu’il voit un ou deux chats errants. On souhaite ainsi éviter la surpopulation et bien évidemment l’euthanasie de plusieurs chats errants.

Parmi les solutions, il y a l’éducation. Depuis 2005, elle constate un grand changement au sein de la population beauceronne. Le sondage de la firme de Léger Marketing montre aussi des signes prometteurs. « La prévention donne des résultats on le voit d’après ces résultats, c’est encourageant », mentionne la porte-parole.

Il y a aussi la règlementation qui devrait être resserrée. Elle souhaite que l’adoption de chats non stérilisés soit rendue plus difficile. Pour ceux vendus, sur Internet ou par des connaissances ou des amis, ainsi que par des animaleries. Elle note toutefois que certaines animaleries ont commencé à vendre chats stérilisés des refuges de la SPA.

Au niveau municipal, il y a aussi du travail à faire. Elle souhaite l’instauration d’une politique de contrôle animalier visant à médailler les chats, tout comme c’est le cas présentement pour les chiens. Le prix d’une médaille serait très abordable pour les chats stérilisés et plus cher pour les chats non stérilisés. La ville de Calgary a adopté pareille politique donnant des résultats convaincants. Verdun a aussi imité cette ville. « Personnellement, je pense qu’on ne pourra s’en sortir sans quelque chose du genre », suggère Mme Doyon.

Une campagne de lapins de chocolat pour Pâques
Pour aider la SPA à stériliser encore plus d’animaux, il suffit d’acheter les lapins de Pâques en chocolat belge au coût de 5 $. Conçue d’abord pour sensibiliser les gens à ne pas abandonner les lapins après Pâques, cette campagne de financement de l’organisme en collaboration avec Yoma à Lac-Etchemin a des résultats impressionnants. L’an dernier, les profits de la vente de 1900 lapins de chocolat ont permis à la SPA de stériliser près d’une cinquantaine d’animaux dont 95 % étaient des félins.